Face à la mer.

Le bruit violant des vagues sur la roche étouffa les bruits du vent fouetté par une humaine ailée qui s'envolait. Je déploya ma large robe et m'assis parmi les rochers, yeux en l'air, observant l'être qui semblait se découvrir. Serais-ce un esprit perdu ayant retrouvé un nouveau corps et testant ses capacités ?

Je trouve Atalante à l'endroit où je m'attendais à la trouver : la falaise, le lieu où je la savais aimer plonger son regard dans les vagues noires de l'océan furieux. Elle semblait occupée à s'entraîner au vol. Je décollai pour aller la rejoindre.
_Atalante ! J'ai une mission pour toi ! Es-tu libre ?

Je descendis en piqué en exécutant des vrilles avec mon petit corps souple. En atterrissant, je vois un jeune femme à la robe richement travaillée en un étalage de luxure. Shana.
_Oh, je crois que ta mission va attendre... Je viens de nous trouver une tâche de haute importance...
Puis à voix haute :
_Shana. Vas-tu nous fuir cette fois-ci, lâche que tu es ?

Un léger sourire s'afficha sur mon visage. J'affirma, amusée :
"Je ne me souviens pas avoir fui. Mais il faut que vous sachiez que fuir est mon deuxième plat favori et que je peux fuir autant que je le veux, que ca vous plaises ou non."

_Je n'ai jamais vu quelqu'un affirmant avec autant d'aplomb être une mauviette qui va pleurer dans les jupons de sa maman dès qu'il y a un peu de danger.
Un court silence, puis :
_Mais si tu fuis, je serai obligée de t'assassiner bien proprement dans ton lit ou là où tu t'y attendras le moins. C'est un deuxième nature, pour moi, l'assassinat...
Sourire cruel.

Je fit un sourire cruel et approbateur aux paroles de Sassou.
_Tu dois être vraiment plus bas qu'une mauviette , car elle, n'avouera jamais ses faiblesses, dis-je en m'approchant.

_Effectivement... C'est triste tout ça...
Je sors furtivement une petite fiole de ma sacoche et l'ouvre discrètement. Je chuchote :
_Atalante ! Occupe-là en parlant !

"Sloup". Un bruit que le vent m'apportait souvent à l'oreille peut de temps avant de verser une goutte de poison dans un verre pendant les bals. Un bruit presque plus habituel que les phrases prononcées par les deux êtres, qui me faisait sourire de plus belle.
"Le meurtre est mon premier plat favoris avant la fuite. Quelle honte peut il y avoir à se cacher derrière ma mère, la Lune. Contre dirais-tu la force de protection de notre belle et chère ? Je sens une nouvelle force venir à moi à chaque nouvelle âme qui fuie mes dagues. Bientôt, les restes de ma faiblesse humaine me fuira aussi et je pourrais prendre le temps de vous motivez à me laisser la paix."

_Ma Dame doit avoir de la pitié pour toi si elle te protège. Quelle honte abjecte que de se protéger derrière quelqu'un en lui inspirant de la pitié !
Je crache par terre de dégout.

"Comment pourrais-je faire autrement ? Elle m'offre l'immortalité et des pouvoirs en échange de mes services. Je n'ai pas le droit de prendre des risques et de gacher ses dons. Bientôt elle vas m'offrir son ombre et tes paroles n'y changeront rien."

_Si elle t'offre son ombre, elle m'offrira sa lumière !
Je jete soudain le contenu de la petite fiole sur Shana ; il ne la tuera surement pas mais la fera généreusement souffrir. Il commence presque immédiatement à ronger ses vêtement et brûler sa peau.
_Essaie de fuir ça, si tu peux ! dis-je avec un rictus cruel Tu peux toujours essayer, j'ai bien peu que cet extrait végétal des plus vicieux soit généreusement étalé sur une bonne partie de ton corps...
Avec un sourire sinistre je regarde le spectacle.

Je fronça les sourcils, restant calme avec beaucoup de peine. Mes pensés se bousculaient dans ma tête : "de l'eau" ; "rentre chez toi" ; "change de robe" ; "répare là ; "tue la" ; "TRANSFORME TOI". Je me transforme alors dans un bref éclat de lumière et pris mon envol en quête d'eau prêt à recevoir le liquide encore sur ma forme d'origine.

_Je sais que j'aurai beaucoup de mal à la provoquer en duel... Aussi je pense que ce petit cadeau lui plaira.
Un sourire réjouit éclaire mon visage à la courte fourrure grise et aux grands yeux ciel dénués de pupilles.
_Nous n'aurons plus qu'à l'assassiner dans son lit...

_Oh oui... dis-je en me frottant les mains avec un rictus cruel.

Je demande à Atalante avec le ton sur lequel je lui aurais demandé si il ferait beau demain :
_Crois tu que la plonger dans un bac de ce liquide jusqu'à ce qu'elle soit complètement dissoute serait une belle mort ? Ou une dague dans le coeur, proprement, pour ne pas faire d'histoires ? Mmh... Il faudra y réfléchir...

_Je préfère le bac, j'adore voir les morts lentes...

_Cependant, l'odeur risque d'être particulièrement répugnante... Il faudra parfumer l'air.

_Ou aérer, tout simplement.

Je sentis frémir mes ailes dans mon dos.

_Tu ne trouve pas cela étrange... Je ne sais pas d'où viennent ces ailes...

_Je ne sais pas pourquoi elles ont poussé dans ton dos ; ce n'est pas de mon fait. Je t'aurais accepté de toute manière dans ma Famille grâce aux ailes de ta métamorphose. Bon, nous avons un meurtre à préparer ! suis-moi ; rentrons : il commence à faire froid et mes sens de chauve-souris me disent qu'il va bientôt se mettre à neiger.
Je prends mon envol en direction de la confortable maison de la Famille.